Rompre définitivement avec toutes les habitudes de la société, se désolidariser de son esprit utilitaire. Refus de fermer les yeux sur les vices, les duperies perpétrées sous le couvert du savoir, du service rendu, de la reconnaissance due... Refus de se taire,—faites de nous ce qui vous plaira mais vous devez nous entendre—Refus de la gloire, des honneurs (le premier consenti): stigmates de la nuisance, de l’inconscience, de la servilité. Refus de servir, d’être utilisable pour de telles fins.
—Paul-Emile Borduas, « Refus Global » (1948)
Interdit du Festival International de la Poésie de Trois-Rivières
Lettre ouverte à Gaston Bellemare
Lettre ouverte à la Clique trifluvienne de poètes Elvis Gratton qui thinker Big
Ecrits sur l'hypocrisie des poètes
Ecrits sur le Festival International de la Poésie de Trois-Rivières
Réjean Bonenfant, écrivain de la clique trifluvienne
Denise Brassard, Rédac'chef d'Exit
Jean-François Poupart, Editeur des éditions des Poètes de brousse
Au contraire de la plupart des revues et organisations littéraires et universitaires, The American Dissident non seulement accepte les critiques mais aussi les encourage. Toute personne critiquée sur ce site Web devrait répondre ! Toute réponse y sera publiée ! Envoyez vos commentaires—critiques dures et louanges douces!
Imagine o combien de littérateurs si bien enfoncés dans les « habitudes de la société » (si bien subventionnés !) comme ceux qui figurent sur cette page Web, qui aujourd’hui admirent o tellement Borduas, pilier du patrimoine québécois ! Mais comment est-ce possible ? N’arrivent-ils pas à lire un texte intelligiblement ? Ou est-ce que Borduas ne menace plus ? C'est vrai qu'il se trouve aujourd'hui sur les étagères poussiéreuses de bibliothèques et renfermé dans les musées... et que la bonne bourgeoisie l’a bel et bien co-opté.
A cause de son exiguïté, le Québec tolère mal le genre de la polémique. Tout le monde se connaît ou presque dans notre petit monde de lettres : professeurs de littérature, éditeurs, écrivains, journalistes littéraires, entre tous ces gens il n’existe souvent qu’un seul « degré de séparation ». Si le phénomène se vérifie avec n’importe quels Québécois qui se rencontrent sur la plage aux États-unis, on imagine sans peine l’effet d’inhibition qu’il peut produire dans un milieu aussi restreint que celui de l’édition littéraire. Le polémiste qui aurait la naïveté de vouloir dire les choses telles qu’elles sont serait rapidement isolé, persona non grata, brebis galeuse à l’ écart du troupeau. Il serait une nuisance pour ses collègues et pour ses amis. Un immense froid se ferait autour de lui. Sa vie serait un hiver de quatre saisons. On le chasserait de toutes les tribunes et, pour ne pas mourir complètement de désolation, il serait obligé, en désespoir de cause, de chercher refuge a l’Inconvénient. Il me plait d’imaginer que l’Inconvénient est une petite cabane au fond des bois ou peuvent se réchauffer les vagabonds condamnes par l’amour excessif pour la vérité cruelle. […] Toute saine polémique est motivée par le désir de défendre un idéal sans compromis. Une nation qui refuse absolument la polémique refuse du coup la défense farouche des idéaux sans lesquels aucune œuvre grande ne peut être accomplie.
—Alain Roy, directeur de L’Inconvénient, Revue littéraire d’essais et de création
L'hypocrisie sévit honteusement chez les gens de lettres. Et oui, Alain Roy, directeur de L’Inconvénient, refuse, par exemple, d'ouvrir les portes de sa chère L’Inconvénient, à tout propos inconvénient dirigé, entre autres, contre le Festival International de la Poésie de Trois-Rivières, ses mandarins, et ses peureux poètes invités qui repoussent, ostracisent et dénigrent les polémistes car les polémistes ont du courage alors qu’eux n’en ont pas. Pour eux, la vérité est sans importance. Il faut plaire aux commanditaires et bourgeois spectateurs pour recevoir leur cher cachet qui compte par-dessus tout.
Mais qu’est-ce qui pourrait provoquer un Alain Roy à se croire si différent des autres rouages obéissants de la Machine littéraire qui subventionne ?
Cette page Web constitue un record public des assertions souvent hypocrites, illogiques, et/ou absurdes, faites par poètes, universitaires, artistes, éditeurs, rédac’chefs, journalistes et autres partisans du statu quo de l’autocratie intellectuelle. Et oui, plus ça change, plus c'est la même chose ! Elle sert de témoin au mépris général de ce milieu à l’égard du libre échange d’idées, du débat, et de la liberté d’expression—pierres angulaires de toute démocratie... vivante !
Que c’est difficile de croire que des poètes peuvent tant détester le débat et la critique ! Lisez donc les propos des poètes eux-mêmes qui figurent sur cette page. Pourquoi de tels poètes n’éprouvent-ils pas de honte vis-à-vis de leur lâcheté et de leurs manières antidémocrates ? Pourquoi le Festival International de la Poésie de Trois-Rivières, par exemple, interdit-il ouvertement et sans aucune honte le débat ? Et pourquoi les poètes invités sont-ils contents de ce triste état de choses ?
Être poète, certes, mais à temps partiel svp! Le poète d'ici est juste assez différent de la masse qu'il n'a besoin aucunement de se sentir davantage engagé dans son travail pour se sentir "pleinement poète". Alors, quand tu arrives, toi l'Américain sur la corde raide, tu leur jette en pleine face une image de self-banalité impitoyable! Les poètes invités se regardent et se disent à l'intérieur d'eux-mêmes: "Et bien, je ne suis pas tellement un poète, mais un fumiste face à ce fou hurlant qui parle trois langues de feu, qui par son intégrité me fait passer pour un gérant de Wal-Mart, rayon petite culotte!" Je suis persuadé que les poètes que tu as croisés à Trois-Rivières et au Québec se sentaient un peu comme ça dans leur intériorité!
—Patrick Léveillé, poète
Ce site Web est consacré à la dénonciation de poètes et autres littérateurs et artistes qui font courbettes devant la Machine et les « habitudes de la société. »
Le problème est toujours le même, et il est simple : il y a, dans notre société, peu de place pour la critique, et aussi pour l’impertinence et la dissidence. Faut-il s’en inquiéter ou s’en indigner ? La relation entre une société et ses intellectuels n’est jamais simple : on peut bien dire qu’une société a les intellectuels qu’elle mérite, mais les intellectuels de leur côté ne sont jamais fâchés de «démériter» de leur société. Le Québec n’est plus une société autoritaire, mais on y est souvent obligé de se taire.
—Marcel Fournier, Professeur au département de sociologie de l’Université de Montréal
Contraire à l'avis de la pensée en rond, la critique ne constitue pas une instance de calomnie du seul fait que l’objet de la critique ne la comprend pas et la rejette. La vérité ne constitue jamais d'instance de calomnie. Au lieu d’insulter le messager en l’appelant puérilement calomniateur ou quoi que ce soit, trouvez un seul exemple là où son message ment, et le messager (le rédac'chef) fera vite ses excuses et rectifiera la fausseté. À ce jour, personne ne l’a pas encore fait vis-à-vis de ce site Web, n'est-ce pas Jean-François Poupart ?
WANTED: Poèmes (une page max) et essais (650 mots max) écrits en marge en langue française avec un point de risque personnel et provenant de L’EXPERIENCE et/ou LE CONFLIT AVEC LE POUVOIR LITTERAIRE ET/OU UNIVERSITAIRE. N’ayez pas peur de désigner les noms des gens. Après tout, cela représente une forme de contrôle de qualité, ainsi que la liberté d’expression. Villon, Neruda et Solzhenitsyn n’en avaient pas peur ! Bunnin and Beren (Writer’s Legal Companion) notent qu’ « une assertion de vérité, même si cela endommage, ne peut constituer une calomnie. » [“A truth statement, no matter how damaging, can’t be libelous.”] Des BDs hautement critiques sont également voulues. Inclure les frais de poste. Ne pas inclure une liste de publications, mais plutôt une petite biographie de renseignements dissidents. Comment as-tu, par exemple, pu neutraliser l’endoctrinement ? Quand est-ce que tu t’es mis debout et à l’écart des amis et/ou collègues pour dire ou écrire tes quatre vérités—« go upright and vital, and speak the rude truth in all ways » (Emerson) ? Envoyez vos manuscrits à G. Tod Slone, 217 Commerce Rd., Barnstable, MA 02630 USA.
Au Québec, poète est devenu celui qui assure l'accoutumance. Le Festival International de la Poésie de Trois-Rivières en est grand témoin. La quasitotalité de tous les poètes qui publient des textes dans les diverses revues de poésie souligne aussi ce fait. Eux, pour la plupart, ne rompent rien du tout.
L’inertie seule est menaçante. Poète est celui-là qui rompt pour nous l’accoutumance.
—Saint-John Perse
Etre artiste engagé au Québec a tendance à signifier être engagé à une idéologie plutôt qu’à la vérité. Et quand il y a le danger de risque personnel vis-à-vis de la carrière littéraire de l’artiste engagé, celui-ci se trouve tout d’un coup pas tellement engagé du tout.
De la marde de gauche ou de la marde de droite, c'est de la marde !
—Pierre Falardeau, Québec Libre !
Borduas a proclamé qu'il faut briser les « habitudes de la société. » De nos jours, qu’elles sont ses habitudes ? Ce sont sans doute les mêmes que dans le temps de Borduas. Chez les littérateurs, par exemple, il s’agit de propager les mythes, d’écarter la critique (i.e., les nouveaux briseurs d’ « habitudes de la société »), et de protéger, de subventionner, et de mythifier une élite d’amis littérateurs de la société. Cela se fait moyennant l’argent public, les festivals, les prix, les invitations, les maisons d'éditions, les revues littéraires et les medias. En bref, il existe toute une infrastructure, comme dans le temps de Borduas, pour assurer que les « habitudes de la société » restent bien anchrées.
Les écrivains québécois ont sans cesse entretenu un rapport conflictuel avec l'argent.
—Robert Yergeau, prof d’Ottawa, Art, argent, arrangement
Pour la poésie, citons Pierre Vadeboncoeur, qui participe volontiers dans le processus de mythification… car il en profite en toute évidence en étant lui-même littérateur mythifié.
Les mots d'un poème ne sont pas seulement écrits, ils sont inscrits. Les mots, le vers où chaque mot est serti, ont une place qui leur est proprement exclusive. On n'en peut rien changer. Dans un poème, on ne passe pas de l'énoncé précis qu'il exprime à un sens voisin. Un poème ne se verse pas dans un autre poème.
Or, tout mot écrit est forcément inscrit et les poètes corrigent leurs poèmes souvent maintes fois, en changeant les mots qui sont, d’après Vadeboncoeur, inchangeable ! Et le reste ce n’est que du blah-blah universitaire qui a comme but le gonflage de la poésie et du poète. Ceux qui voient au delà de l' « accoutumance » et des « habitudes de la société » le savent bien.
En fait, tout dans la citation ci-dessus de Borduas est applicable au poète de nos jours car le poète s’est laissé bel et bien se faire co-opté dans l’ « esprit utilitaire » en devenant marchandise à vendre. La mythification (le vedettariat) n’est qu’une forme de publicité, une astuce de marketing pour mieux vendre. Les poètes qui en profitent, qui en reçoivent des miettes, préfèrent « fermer les yeux sur les vices, les duperies perpétrées sous le couvert du savoir, du service rendu, de la reconnaissance due... » C'est le grand silence ! N'est-ce pas, Marie-Hélène Sarrasin, responsable des dossiers, Main Blanche, revue des étudiants et étudiantes en études littéraires de l’UQAM? Pour vous, citons encore Borduas: Des consciences s’éclairent au contact vivifant des poètes maudits, ces hommes qui, sans être des monstres, osent exprimer haut et net ce que les plus malheureux d’entre nous étouffent tout bas dans la honte de soi et la terreur d’être engloutis vivants. Un peu de lumière se fait à l’exemple de ces hommes qui acceptent les premiers les inquiétudes présentes...
Les poètes du Festival International de la Poésie de Trois-Rivières servent également d’illustrations incontestables. Au lieu de refuser « de se taire, » ils se taisent car il y a « de la gloire, des honneurs » et de l’argent à en tirer. Au lieu de refuser « de servir, d’être utilisable pour de telles fins, » ils préfèrent s’y soumettre. Lisez mon carnet du Festival à ce propos.
L’aide à la création devient un moyen de contrôler la création. Le control des cœurs et des esprits.
—Pierre Falardeau
Attention : Cette page Web constitue un sujet tabou, interdit et impubliable au Québec !
1. Considère-le donc platte et sans aucun intérêt !
2. Considère-le du déjà-vu, du déjà-traité !
3. Considère son auteur trop coléreux et négatif !
4. Considère le style d’écriture fautif et douteux !
5. Considère-le tout simplement insuffisamment pompon !
6. Considère-le comme l'a fait l'archipompon-spirituel Jean-François Bourgeault, responsable du courrier aux auteurs de Cahiers littéraires Contre-Jour : « En vous refusant, nous confirmons votre intuition, nous vous donnons cette auréole de négativité dangereuse nécessaire à tout justicier obscur des Lettres. En vous accueillant, nous aurions pu laisser croire que nous vous jugions commode, amusant, bref, le sérieux dramatique de votre contestation en aurait pris pour son grade. »
7. Enfin, considère-le comme Jacques Ferron l'aurait sans doute considéré: « Les idées sont toujours triviales, et les gens qui se battent pour elles sont le plus souvent des charretiers. »
Appelez-moi donc poète charretier ! Moi, je m'en sacre...
la poésie fout l'camp Villon ! y'a qu'du néant sous du néon...
—Léo Ferré
Pour le milieu littéraire québécois, attention écrivains qui n'en font pas partie intégrale ! Ou c'est le cas ou tu ne « réussiras » jamais car c'est ce milieu qui contrôle tout, n'est-ce pas Julie Tremblay, Louis Cornellier, et VLB ?
Voici ce que Jean-François Poupart, directeur des éditions des Poètes de Brousse, a écrit à l’égard de la critique virulente que je continue à lancer contre ce milieu de l' « accoutumance » : « Monsieur Slone, vous creusez seul votre tombe. »
Et oui, Poupart a bien raison. C'est devenu impossible de me faire publier au Québec... ou quasiment, car il y avait quand même un certain Jack Drill, rédac'chef de Steak Haché, qui était aussi ouvert que l'univers… à tous les points de vue ! Chapeau à Jack, dernier bastion de la non censure au Québec ! Or, malheureusement, Steak a fermé ses portes! Drill a osé publier mon texte « La Mort subite », qui a critiqué Poupart. La réponse hargneuse et surprenante de cet universitaire à ce texte, ainsi que ma réponse, se trouve ci-dessous. Voir aussi la page Jean-François Poupart pour examiner notre correspondance. A faute d'arguments ou de preuves contraires, Poupart invective et me réprimande pour avoir osé critiquer le milieu littéraire au Québec du fait que les Etats-Unis fait la guerre en Iraq et que je suis américain. Belle logique d’autruche, belle façon d’éliminer la critique ! Selon lui, il est donc interdit de critiquer simultanément cette guerre et le milieu littéraire du Québec... si on n'est pas Québécois. Et puisque je le fais, je suis forcément niaiseux. Oui, et qu'est-ce qui s'est passé M. Poupart depuis la publication d' Interdit aux Autruches ?
El censor hizo un trabajo excelente...
—Guillermo Cabrera Infante
Que les gens tranquilles détestent qu’on fait des vagues, qu’on secoue le bateau, qu’on pose des questions, qu’on met au défi… surtout si on n’est pas de la clique ! A cet égard, une poète québécoise, Paule Doyon, m’a écrit vis-à-vis du Festival International de la poésie de Trois-Rivières : « Quand on est invité quelque part, et que l'on sait vivre, on ne critique pas l'hôte. » N'est-ce pas une belle riposte pour éliminer toute critique ? Faut-il fermer bien la gueule tout simplement car, qui sait, peut-etre que M. et Mme Quidam Littéraire nous invitent un jour ou l'autre ? Bravo Madame Doyon. Or, que dire de Charles Baudelaire ?
Tous les grands poètes deviennent naturellement, fatalement, critiques.
—Charles Baudelaire
Je me demande si la plupart des littérateurs du milieu québécois seraient d’accord avec cette dame. Qu’est-ce que j’ai pu lui répondre ? Devine, mes chers !
«Pour moi en tant que poète, la vérité doit primer sur tout autre chose y compris sur la politesse bourgeoise et la déférence devant les organisateurs qui dispensent les cachets (en fait, l’argent vient souvent du contribuable et non pas des poches d'organisateurs). C’est dommage que la plupart des poètes pensent le contraire. C’est dommage pour la démocratie. C’est dommage pour la poésie en tant que puissance au lieu de simple marchandise de divertissement. »
Elle a aussi écrit : « Si quelqu'un vient manger chez moi et critique mon repas...je lui dirais qu'il a juste à pas revenir. Je ne vais pas lui faire un repas à son goût. On prend ou on prend pas. Mais je serais pas fâchée contre la personne, ses goûts ne sont pas obligés d'être les miens. »
Et je lui ai répondu : « Tu as complètement tort de mettre sur la même assiette les repas et la poésie. Ecrire la poésie n’est pas dîner. La poésie doit être plus que cela. Elle doit inviter la contestation, la polémique, le débat, et la pensée ! Elle ne doit jamais fermer la porte à ces choses-là ! Jamais ! Or, c’est tout à fait le cas à Trois-Rivières. »
Enfin, cette dame a écrit : « Je ne dis pas que vous avez toujours tort dans vos remarques, mais je dirais que ce n'est pas votre affaire de critiquer les organisations d'un autre pays que le vôtre. »
la logique fout l'camp Villon ! y'a que de la courbette et de la pensée en rond...
—P. Maudit
Et je lui ai répondu : « On pourrait facilement dire la même chose pour tous les Québécois qui critiquent les USA en ce moment. Moi, je suis contre cette guerre honteuse ! Pour la littérature, il ne doit pas y avoir de frontières. Pour un poète qui est vraiment poète, il ne doit pas y avoir de frontières non plus ! Un poète devrait se tenir debout et décrier toute la connerie et l’hypocrisie perpétrées par les mandarins littéraires et autres, québécois, états-uniens et autres. Comment ne peux-tu pas être d’accord ? La logique doit primer sur tout, même sur les frontières politiques ! »
Pour ce qui concerne Poupart, pourquoi n’a-t-il pas démontré précisément où j'avais tort au lieu de tout simplement me dépeindre comme niaiseux. Cette tactique rhétorique de tuer le messager pour divertir l'attention de son message est peu originale et ne convaincra que les dupes les plus primaires et orthodoxes. Pourquoi n'a-t-il pas démontré que ce qui est écrit dans mon texte était faux, qu’il n'a pas prononcé ce que j'ai dit qu’il a prononcé, qu’il n'est pas de plus en plus à la barre de la machine de la poésie, qu’il n'a jamais dit que cette dernière n'était qu'une platte médiocrité, et qu’il n'est pas devenu chum de réseau de la poésie ? Faut lui demander, mes chers.
Accuser. Dénoncer. Provoquer. Déranger.
—Journée mondiale du théâtre
Accuser. Dénoncer. Provoquer. Déranger.... OUI, MAIS surtout pas vis-à-vis des organisteurs de la Journée mondiale du théâtre et de la Machine théâtrale !
—P. Maudit
C'est absolument pareil pour les Pouparts de la Machine littéraire ! Accuser. Dénoncer. Provoquer. Déranger.... OUI, MAIS surtout pas vis-à-vis de nous aut' les organisateurs des événements littéraires, éditeurs, rédac'chefs, poètes vedettes, etc.
Z’ont l’indignation facile ces bornés quand on dépasse les bornes. Leurs bornes. Des bornes qu’ils fixent eux-mêmes, d’ailleurs. Des bornes inventées pour servir leurs petits intérêts.
—Pierre Falardeau, Québec Libre !
Au lieu de maudire Bush, Poupart devrait plutôt le remercier car Bush lui donne une raison de plus qu’on ne touche pas aux petits corrompus intellectuels de la littérature québécoise. Critique pas nous aut’ ! Critique Bush ! Laisse nous aut’ tranquilles ! Mais en refusant de laisser vous aut' tranquilles, j'aide aux plus jeunes québécois qui ne font pas encore partie de la Machine corrompue. Je les aide à réfléchir et les encourage de critiquer, critiquer, critiquer le faux qui cherche à les noyer. Peut-être que je pourrais même sauver quelques-uns en leur donnant des pelles pour qu'ils creusent au nom de la vérité leurs propres tombes littéraires. Le texte suivant a paru dans Steak Haché. C'est moi qui l'a écrit.
La Mort subite
Le Québec est le paradis du consensus.
—Jean-François Poupart
« Vous creusez seul votre tombe » m’a-t-il averti
car l’insolence inattendue lui a frappé un bon coup
Ben oui, j’ai osé critiquer ce genre de Pou,
ce qui l’a ben mortifié car lui-même autruche
de plus en plus à la barre de cette sale machine
qu’il a autrefois décriée comme platte médiocrité
mais c’était lorsqu’il faisait sa Part !
Dans son bouquin défendu à ceux transformés
curieusement de nos jours en chums de réseau
de la poésie (qu’importe si ces bardes se forment
en consensus sans frontières afin qu’ils élargissent
leur paradis, ne seront-ils toujours que des bums ?)
ce néo-baby-boomer s’est raidi indigné car écarté
du business un tantinet, voulant bien contribuer
de sa propre manière à cette sclérose qui sévissait
grâce à la précédente génération tête dans le sable
qu’il a pourtant dénoncée
Ben oui, chantre de brousse, je creuse ma tombe
à belles pelletés, l’une après l’autre, m’aliénant
comme il faut de ton filet, mais entièrement
de bon gré, car la mort subite—ne le savais-tu pas ?
—a quand même le bon petit goût du travail pas mal
foutu.
La réponse (sans titre) de Poupart vis-à-vis de mon texte, qui a paru dans le prochain numéro de Steak est surprenante car Poupart possède un doctorat de la Sorbonne en littérature.
"Je moi très parler bienne le française"
Tod Sloane
Un abruti peut-il être un dissident?
pendant que son gouvernement pend des nègres dans sa cour,
grille des gamins en Irak, empoissonne l'humanite avec sa
marde de clown, prépare les plus grands crimes contre
l'humanite, le débile dissident vomit sa bile extra-fromage sur
le micro-monde de la poésie québécoise. Beau projet de vie
mon gros chien-chien! et quand ta bite malade écoule sa purée
verdâtre sur tes plaies de pur mongol, plus personne ne
s'amuse...» Vas mon gros chien, crache encore I'extrême
puanteur du jus noir de tes couilles pourries! Et je prends ma
liberté d'expression pour te la foutre sur la gueule, crapaud
éventré! Et ta dissidence de grosse pute usée tu peux te la
mettre dans le cul! par où tu respires... Bouffon fini!
que tous les vomitorium viennent se déverser dans ta gueule
de gros chien-chien!
Ma contre-réponse est le texte suivant qui a paru dans le prochain numéro de Steak Haché. La publication de cet échange est témoin de l'ouverture si rare d’un éditeur ou rédac'chef québécois au libre échange d’idées (on trouve toutes sortes de tristes excuses pour bloquer de tels échanges !). Bravo à Jack Drill ! Lui ose risquer l’ostracisme et la virulente colère du milieu littéraire québécois.
Cerbère des abîmes littéraires qui gueule :
« Touche pas a nous aut’ ! ! ! »
Je persiste à croire que la poésie québécoise a sévèrement besoin d'une
bonne dose d'électrochocs et de remises en question. À cet effet vos
idées et votre verve sont d'une grande pertinence !*
—Jean-Paul Poupart, directeur littéraire
Contraire aux avis et vœux bien placés, la littérature n’est pas
simple divertissement, opium du peuple instruit, marchandise
à vendre aux festivals, ni vedettes à bic souriants…
Si, comme il déclare, « le Québec est le paradis du consensus, »
lui n’a-t-il pas commencé à en faire partie intégrale ?
Alors que moi en tant qu’étranger d’un pays peu populaire,
je ne suis pas tellement le bienvenu de ce fait mais surtout
car osant faire ce que lui n’ose plus depuis qu’on lui laisse toucher
à la barre du docte pouvoir et qu’il fait la sienne la clique trifluvienne
(oh, réseau de la poésie, espèce de ferme subventionnée pour que
les bels et spirituels autruches à plume peuvent y confortablement
pâturer sous la protection de la division de la police culturelle
et sans devoir s’inquiéter de la critique non lue et approuvée)
Son tactique rhétorique—oh peu originale—de ceux à faute de
convaincants arguments, c’est détruire le messager afin de
divertir l’attention de son frappante argumentation.
Eh oui, mais en m’accusant de parler petit nègre (« Je moi très
parler bienne française »), ne voit-il pas qu’il s’attaque lui-même
(oh, raciste, qu’en penses-tu vraiment des Africains de chez toi
et surtout comment expliquer ton vœu de me publier autrefois ?)
Qu’il aboie et exerce son influence de pistonné afin d’empêcher
ma gueule de « chien-chien, » comme il m’appelle,
de traverser les fils barbelés de son camp de bardes gringalets.
Si on suivait sa douteuse logique « pendant que [mon]
« gouvernement pend des nègres dans sa cour, » ne devrait-il pas
non plus gaspiller son temps à me réprimander (quoique je
le remercie car cela m’incite à créer), à se rassembler en brousse
de poètes de cabaret, et à écrire des « chansons pops pour des
stars préfabriquées » ? Et que mon gouvernement « prépare les
plus grands crimes contre l’humanité, » on doit être triste car
ce poète ne peux lire ses textes dans la cour de son cher
Saddam Hussein dont les crimes ne comptent guère puisque
la haine pour l’Amérique empêche ce poète de voir clair.
(A-t-il jamais rêvé, doit-on se demander, d’être amant de Staline,
consort de Mao, chum de Pol Pot, ou chantre de Fidel ? À propos,
à quand ce bouquin, Le Livre noir du Québec français, ou est-ce
un peu trop Intouchable ?) Plusieurs domaines à la fois est-il
aussi interdit de critiquer (oh, là, là, j’ai ben oublié quand il s’agit
de lui ce mot n’a plus de validité), euh, de « vomir ma bile extra-
fromage » (oh spirituel, ce docteur en lettres modernes de
l’université de la Sorbonne semper à court d’arguments qui suggère
que je « crache l’extrême puanteur du jus noir de [mes] couilles
pourries ! » ). Chu donc hors-sa-loi, oh pauvre moi qui critique Bush,
le micro-monde de la poésie de chez vous aut’, ainsi que celui d’ici.
Enfin, se moque-t-il si prestement de la liberté d’expression, car
il a déjà vendu la sienne pour quelques titres et cachets ?
(oh Monsieur le Prof, Commissaire de Poème-Parking, combien
de ton âme as-tu vendu pour arriver au statu quo de carriériste
littéraire, penseur en rond, et faiseur de courbettes poètiquettes ?
Hé, Gaston, encore un suceur d’érable pour ton camp en Mauricie !)
………………………………………................................................
*Propos que J-FP a écrit à mon égard… avant que je ne le critique, bien sûr !
A l'égard de "Québec est le paradis du consensus," Poupart m’avait écrit vis-à-vis de son projet de me publier : « Je persiste à croire que la poésie québécoise a sévèrement besoin d'une bonne dose d'électrochocs et de remises en question. À cet effet vos idées et votre verve sont d'une grande pertinence ! » Or, tout cela a bel et bien changé pour le pire depuis qu’il a décidé de devenir partie intégrale du "concensus." Il est devenu membre de ce Réseau international pour la diffusion de la poésie (voir a droite). Ses co-signataires comprennent, bien sûr, un certain nombre d’adhérents de la liberté d’annuler les opinions qui ne font pas partie de la pensée en rond, y compris et surtout Denise Brassard et Bernard Pozier, deux larbins de Gaston Bellemare (voir la BD ci-dessous), Chef mondial de la poésie.
Et oui, je creuse. Or, c'est un choix conscient que j’ai fait et que je continue à faire. Et oui, je choisis la vérité à l’encontre de la publication, des invitations, des prix, des subventions, des cachets et surtout des amitiés littérateurs. C'est plus fort que moi. Je me demande pourquoi ce n'est pas aussi plus fort qu’eux autres. Pour Stanley Péan (voir BD ci-dessous), ancien chef de l'Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ), ce n'était pas plus fort que lui. « J'ai mieux compris les préoccupations partagées par les écrivains avec les autres artistes québécois, notamment en rapport au filet de sécurité sociale et au financement public des arts et des lettres. »
Sans doute, Péan a très bien compris ! La sécurité et la piasse priment apitoyablement chez les écrivains et autres artistes, pour la plupart, et non pas la vérité, le risque de critiquer ce qui est près, et le courage de dénoncer toute la corruption incestueuse et intrinsèque qui pourrit la littérature et l'art en général au gros profit du statu quo oligarchique ! Oh, tristesse !
J'ai trouvé que parmi les critiques littéraires le plus grand nombre préférait la bouffe à la littérature.
—Denise Bombardier
Un poète aura, bon gré mal gré, ce choix de creusement de tombe à faire. Poupart l'a fait. Il a jeté la pelle et s'est joint à la foule litté-rateur. Moi, je l'ai fait aussi… mais je garde la pelle et continue à creuser. Maudit soit-il !
Au Devoir, on a pu lire du premier ministre néerlandais, Jan Peter Balkenende, à propos de l'affreux assassinat du cinéaste Theo Van Gogh : « C'est un jour triste pour la liberté d'opinion qui est la pierre angulaire de la démocratie et de l'État de droit. » Ces mots m'ont fait tout de suite penser à mon propre futile combat au Québec pour la liberté d'expression. Oui, on pourrait dire, pour ce qui le concerne, que la liberté d'annuler les opinions qui ne font pas partie de la pensée en rond est devenue la pierre angulaire de l'Etat du statu quo littéraire québécois. Oh, tristesse !
Mais pourquoi la tristesse? Parce que moi j'aime beaucoup le Québec, y ayant voyagé un peu partout de Blanc-Sablon à Vieux-Fort, à Natashquan, aux îles de la Madeleine, à l’île verte, à Anticosti, au Gaspé, et à Normandin. Or, étant poète polémiste ardent, je ne peux que décrier la situation que j’ai pu découvrir chez les littérateurs québécois, du moins ceux qui sont connus, pour la plupart, des fonctionnaires-guidounes de la culture et de l'écrit. Ce qui leur importe ce sont les piasses et le carriérisme et non pas la vérité. Oui, j'aime le Québec. Mais un Québec ouvert au débat et à la liberté d'expression serait encore nettement plus attrayant. Quand je vivais en France pendant les années 80, un collègue français m’a dit : « Tu sais, Tod, la France c’est un grand pays. C’est dommage que les Français ne sont pas à la hauteur. » On pourrait dire pareil pour le Québec et les fonctionnaires culturels québécois. Citons une guidoune culturelle québécoise (voir l'article entier) qui, en toute évidence et surtout en toute aberrance, est fière de l’être.
Nul journaliste culturel digne de ce nom n'ignore en son for intérieur être un peu guidoune sur les bords, attelé à la roue de la plogue pour le spectacle, le film, le livre de la semaine, rivé au téléphone à la voix des attachés de presse qui réclament haut et fort la une du cahier des Arts en guise de publicité gratuite pour leur poulain et renâclent devant un refus. Guidoune culturelle ? You Bet !
—Odile Tremblay
C’est très confession catho, n’est-ce pas? On se confesse d’être guidoune, puis on est pardonné, puis on peut continuer son petit chemin de guidoune... comme si rien ne l'était. Que c’est simple ! Que c'est facile ! Voici un beau slogan pour toi, Odile, et pour l'engeance soixante-huitarde itou : « Je suis un vendu, fier de l’être et me sens très bien dans la peau ! » Faut en faire une petite chanson. On aurait pu la chanter chaque fois que Denis Arcand paraissait sur scène pour recevoir des accolades pour les Invasions barbares.
Vu le nombre de fiers vendus (oui, le terme est devenu anachronisme convénient pour des raisons plus qu'évidentes), comment peut-on être surpris que le Québec n'est toujours qu'une province comme les autres et non pas un état indépendant ? Après tout, l’indépendance ça prend du courage et si les littérateurs si bien instruits n’en ont pas, pourquoi le reste de la populasse en aurait, n’est-ce pas Patrick Bourgeois (Le Québécois) qui choisit de me censurer car j'ai osé tout simplement le questionner ? Oh, tristesse !
Citons quelques rares rebelles, vis-à-vis du modus operandi littérateur de la liberté d'annuler les opinions, qui ne font pas partie de la pensée en rond.
Les critiques d’ici sont parfois d’une complaisance totale.
—Claude Jasmin, Journées nettes
—C’est tragique, c’est triste et c’est commercial. Vous comprenez. Le commerce avant toutes choses. Il ne faut pas se faire d’illusions : la littérature est un commerce comme le reste. Tout est à vendre et tout s’achète.
—Et le talent ?
—On s’en fout du talent, monsieur. Complètement. S’il y a quelque chose qui n’est pas commercial, ne se vend pas, c’est bien le talent. Je dirai que moins on a, mieux cela vaut.
—Mais j’en ai, monsieur !
—Il vaut mieux ne pas en avoir beaucoup [de talent], mais faire dans le commercial : les romans d’amour à l’eau de rose, les policier, et si cela est nécessaire, pourquoi pas des recettes de cuisine ?
—Raymond Lévesque
Allez-vous un jour cesser de nous faire chier avec «notre belle langue française» ? Il ne s'agit pas de bien dire ou de mal dire mais de dire. Tout simplement. De dire, haut et fort, l'injustice. De dire l'oppression. De dire le mépris et l'exploitation. [...] Évidemment, pour tous ces hypocrites qui font du sur place depuis toujours, il suffit qu'un homme mette simplement un pied devant l'autre, pour qu'on l'accuse d'aller trop loin. Pour ces lavettes pour qui s'allonger sans pudeur est devenu une habitude de vie, un homme qui se tient tout simplement debout ne peut être qu'un dangereux extrémiste. [...] À écouter ces potineurs serviles, il faudrait élever un monument à Bourgault parce qu'il n'avait pas peur des mots. Mais si vous avez peur des mots, vous, dont le travail consiste précisément à manipuler les mots, il faut changer de métier et devenir vendeur de beignes, marchand de choucroute ou réparateur Maytag.
J'ai même entendu un petit annonceur de service à la radio dire que «Bourgault repoussait constamment les limites de la liberté de parole». Non, mais tu parles d'une andouille : lui et tous les autres, ils acceptent sans mot dire les limites à leur liberté de parole ? Ils ferment leur gueule à double tour pour garder leur job ? Ils s'écrasent devant les boss d'Ottawa ? [Et ceux qui s'écrasent, mon Pierre, devant les boss du Québec et de Trois-Rivières ?]
—Pierre Falardeau
Pour ce qui concerne Bellemare, j’ai osé, comme bon creuseur de tombe et poète invité, le critiquer lors de son Festival International de la Poésie de Trois-Rivières, 2001. Ou on est larbin ou on est ostracisé au milieu littéraire québécois ! En fait, à ce Festival j’ai été le seul poète parmi les 150 poètes invités qui a osé critiquer ses gérants et poètes larbins... à haute voix devant eux. Pourquoi l’ai-je fait? Car à mon humble avis, le devoir d’un poète c’est surtout de faire précisément cela, c’est-à-dire d’être non-conformiste et surtout parrhesiaste (Ce mot grec veut dire parler la vérité à haute voix devant les pouvoirs. Le parrhesiastes formait une partie intégrale de la démocratie de la Grèce ancienne—voir le discours de Michel Foucault).
Il est intéressant de noter qu'au tout début ma critique soit très bien accueillie pa les poètes (consultez mon journal d'un poète invité). Tony Tremblay m’a même dit que j’étais la « découverte du Festival. » Voir ce que M. Tremblay dit aujourd'hui. Christine Germain, Réjean Bonenfant, Denise Brassard, et Yves Boisvert, entre autres, m’ont tous félicité. Puis, au fur et à mesure, je me suis trouvé complètement ostracisé... car j'ai osé ce qu'ils n’ont jamais osé : la critique du Festival et de toutes les petites mains littéraires qui les nourrissent de subventions, prix, cachets, et publications (pour une excellente étude documentée là-dessus, voir le tout récent Art, argent, arrangement de Robert Yergeau).
Au fond, Tremblay, Germain, Bonenfant, Brassard, Guy Marchamps et Boisvert, entre autres, s’en foutent de la liberté d’expression. Ils ne se concernent que de leurs propres carrières littéraires. Oui, ce ne sont que des carriéristes… et l’espèce carriériste—politique, universitaire, littéraire, et autre—est responsable, plus que n’importe quelle autre entité, pour l’état moribond de la démocratie.
Le souteneur a toujours ses privilèges, la putain, elle, le sait. Ne devenons pas les prostitués de l'État !
—Claude Jasmin dans « Les Artistes et l’État-Maquereau. »
Oui, le régime duplessiste vit. Vive Duplessis et ses larbins littéraires ! Examinons les vœux pieux énoncés (voir L’aut journal, 11/04) par les politiciens Bernard Landry ( « La culture ne saurait être subordonnée à l’économique ») et Louise Beaudouin (« [la culture ne devrait être qu’] une marchandise comme les autres » ). La réalité cependant c'est que ces deux politiciens ont lutté pour en faire de la culture québécoise une marchandise tout à fait comme les autres. Que dire de Metropolis Bleu, le Festival International de la Poésie de Trois-Rivières (voir articles et lettres ouvertes), le Salon de livres de Montréal et la Maison de la Poésie d'Isabelle Courteau ? Pour cette dernière, j'ai envoyé le courriel suivant. Courteau ne m'a jamais répondu.
le 16/7/04
Madame Courteau,
Que c'est curieux qu'il existe une Presidente-Directrice-Generale de la Maison de la Poesie de la diffusion et promotion de la poesie… quebecoise ! Hmm. Ton visage est si fier et si sur dans Lettres Quebecoises. Hmm. Vous auriez du preciser que votre " volet " soit " susceptible de faciliter les echanges entre poetes de divers horizons " a l'exclusion de ceux bien sur du genre contestataire.
C'est la bureaucratisation de la poesie que vous promouvez, cher Madame, ainsi que la fonctionnarisation de poetes en tant qu'amuseurs publics et faiseurs de courbettes. Faut vraiment reflechir la-dessus... Madame ! Je l'ai deja porte a l'attention de Bellemare et conjointe… or, les deux preferent l'ignorer. Oui, ces derniers ont fait beaucoup pour les poetes obedients et pour balayer les autres du terrain.
Editions les Intouchables allait me publier mais j'ai peur que Gaston et Cie ont eu une influence. Pourquoi ne pas m'inviter, chere Madame, pour livrer un discours sur la poesie et le parrhesia ? Apres tout, je parle francais couramment et connaîs tres bien la scene quebecoise.
Regarde mon site web pour ma BD sur le marche de la poesie que j'ai faite il y a 2 ans.
Il faut vous ouvrir a la critique a l'encontre de Bellemare qui ne cherche que l'etouffer. Il faut egalement faire attention de donner la parole ou plutot la direction de la poesie aux universitaires. Attention aussi de plaire au public. C'est pas ou ce ne devrait pas etre le but du poete de plaire au public… quand-meme ! C'est dommage que le public choisit le laureat. Le public choisirait Harry Potter meme au Quebec si c'etait un poete ou de la poesie.
Votre but d'institutionnaliser la poesie fait peur. Mieux vaut laisser la poesie dans " son ghetto " comme vous l'appelez.
Ici aux USA, la revue Poetry, peut-etre la plus " importante " a embauche un PDG pour investir les 100 millions de dollars recemment acquis de la societe LILLY qui manufacture le Prozac. Cela semble incarner la direction courante de la poesie… tristement... et grace a toi, chere Madame…
Pour l'intéressant article du critique Robert Lévesque, voir à droite). Pour le Salon de livres, Jean-François Nadeau (du Couac et du Devoir) et Caroline Monpetit (du Devoir) en sont collabos penseurs en rond économique. Du moins Denise Bombardier (également du Devoir) arrive à voir clair.
Certes, au fil des ans, le Salon est devenu une foire commerciale de l'imprimé. Comme on n'arrête pas le progrès (et, dans ce cas-ci, il s'agit de vendre la culture en en parlant le moins possible et en la plaçant à l'arrière-scène), on s'attend l'an prochain à un Salon dédié aux livres de décoration intérieure et, pourquoi pas, à la mécanique automobile. Le Salon étant une institution financée en partie par les fonds publics, on est en droit de se demander si l'argent du contribuable n'est pas détourné à des fins purement commerciales. Ce serait dans la logique économique, rien à redire là-dessus, sinon qu'il faudrait effacer les références littéraires qui donnent à l'événement un standing intellectuel alors qu'il s'agit de stands de marchandise écrite.
—Denise Bombardier
Y a-t-il un professeur de littérature au Québec qui ait le bon sens d’encourager ses étudiants à examiner les trois articles sur le Salon de livres parus dans Le Devoir (11/04) et à considérer le Salon en tant qu’entreprise commerciale... nettement plus que littéraire ? Quel genre de littérature y est exclut ?
De nos jours, les vedettes poètes québécois—grandes ou petites—, pour la quasi-totalité, ne sont que des êtres faibles soumis aux diktats du pouvoir littéraire cliquaire. Qu’ils contemplent les vers de Raymond Lévesque, un rare poète parmi eux qui ose se tenir aux antipodes du troupeau poèticailleur !
Un poète doit donc choisir entre la carrière et la vérité. En toute évidence, beaucoup trop de poètes québécois choisissent la première et non pas la seconde option, n'est-ce pas Boisvert, Brassard, Pozier, Marchamps, Roy, Des Roches, Tremblay, et Beausoleil ? Comment donc créer une grande littérature vu cet état des choses ? A propos, aux Etats-Unis, la situation est tristement pareille. Est-elle de même en France ? Ben, voici ce qu’un éditeur français (Editions Jacques Brémond) m’a répondu à propos de mon « Pourquoi ne pas publier un recueil de poésie très critique de la poésie, des poètes, et des mandarins littéraires ? »
Merci de votre correspondance
le mieux serait tout de même que vous me fassiez parvenir une cinquantaine de pages afin que je puisse me faire une idée
mais soyez assuré qu'ici aussi, en France, on aime bien ce qui est assis, ce qui assuré, ce qui conventionnel.
la révolution... c'était il y a très longtemps... en 1789 !
depuis le monde s'est assagi et la poésie française aussi
bien à vous
jacques brémond
8 novembre 2004
En tout cas, le Québec littéraire ne se trouve-t-il pas sous une sorte de seconde Grande Noirceur bien que plus subtile que celle de Duplessis ? La liberté d’expression des écrivains et artistes n’est-elle pas paralysée par l’idéologie dominante gauchiste de « confort intellectuel » ? Les maisons d’éditions, festivals et revues littéraires, subventions gouvernementales, et même les chambres de commerce et commanditaires n’étouffent-ils pas l’esprit critique ? N'encouragent-ils pas le conformisme et la clique ? Pour se sortir de ce carcan, il faut un nouveau Refus global. En fait, comment ne pas penser au statu quo littéraire d'aujourd'hui en lisant la citation de Léo Ferré (voir ci-dessus) ?
Vive donc la poésie, du moins celle qui ne détruit pas notre confort intellectuel.
—Marcel Aymé, Le Confort intellectuel
Il faut lutter contre les guidounes de la poésie et de la littérature en général—ces mandarins et leurs béni-oui-oui des belles-lettres molles et non pas engagées... parce qu'ils ne cherchent qu'à désamorcer la littérature en la rendant impuissante. Ils ne cherchent qu'à supprimer la liberté d'expression dans leurs manifestations littéraires tout en vantant que « tu peux dire ce que tu veux, » n'est-ce pas M. Gaston Bellemare et Maryse Baribeau ? C’est eux que le gouvernement paie pour définir la culture. Le Festival de Trois-Rivières, par exemple, reçoit plus de $600,000 chaque année en subventions étatiques… et qui sait combien de la part des commanditaires. L’argent c’est le pouvoir. C’est le pouvoir de promouvoir certains poètes. C’est un déterminant clef pour qui sera mis sur les étagères des librairies et qui sera tout simplement enseveli dans les oubliettes. C’est la raison pour laquelle je continue à lutter et à dénoncer, même si futilement. La poésie n’est pas simplement fleurs, amours, divertissement, et critique à la mode primaire anti-américaine à la Yves Boisvert. Neruda le savait très bien et l’a décrit parfaitement dans « Serán Nombrados. »
Mientras escribo, mi mano izquierda me reprocha.
Me dice por qué los nombras, qué son, qué significan?
Por qué no los dejaste en su anónimo lodo
de invierno, en ese lodo que orinan los caballos?
Y mi mano derecha le responde: “Nací
para golpear las puertas, para empuñar los golpes,
para encender las últimas y arrinconadas sombras
en donde se alimenta la araña venenosa.”
Serán nombrados. No me entregaste, Patria,
el dulce privilegio de nombrarte
sólo en tus alhelíes y tu espuma,
no me diste palabras, Patria, para llamarte
sólo con nombres de oro, de polen, de fragancia,
para esparcir sembrando las gotas de roció
que caen de tu negra cabellera imperiosa:
me diste con la leche y la carne las sílabas
que nombrarán también los pálidos gusanos
que viajan en tu vientre,
los que acosan tu sangre saqueándote la vida.
National Poetry Month aux Etats-Unis c'est bien cela. Le Festival de Trois-Rivières, la Maison de la Poésie, et le festival littéraire Metropolis Bleu sont également cela car ses gérants ne cherchent qu'à augmenter les retombées économiques et faire de la littérature une marchandise à vendre comme le sirop d'érable ou le skidoo Bombardier. Ils ne soutiennent que les littérateurs qui n'osent pas critiquer ces faits et ne savent que faire de belles courbettes. Les auteurs invités ne sont qu'au service de ce statu quo douteux. Que c'est facile et tout à fait sans risque personnel de critiquer un BUSH... mais pourquoi le gros silence vis-a-vis des BELLEMARE, BARIBEAU ou COURTEAU ?
Oui, Léo Ferré avait bel et bien raison : la poésie fout le camp… et grâce, en partie, aux habituels poètes invités au Festival de Trois-Rivières, ville prétentieusement et honteusement auto-designée Capitale Mondiale de la Poésie ! Il faut un j'accuse contre les habituels poètes invités et publiés, entre autres, contre Yves Boisvert, Guy Marchamp, Claudine Bertrand, Réjean Bonenfant, Yves Préfontaine, Claude Beausoleil, Paul-Marie Lapointe, Tony Tremblay, Denise Brassard, Bruno Roy, et Christine Germain, ainsi que contre leurs maîtres organisateurs hommes d'affaires littéraires, entre autres, Gaston Bellemare et Maryse Baribeau. En fait, tout poète québécois « connu » y est visé. Qu'est-ce que j'aimerais bien rencontrer un seul poète québécois « connu » qui ose critiquer ce Festival de Poètes Lus et Approuvés ! Existe-il un tel poète ?
Si au Québec on ne peut plus exprimer une opinion contraire sans crainte de subir l'ostracisme, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas ?
—Raymond Lévesque
Il faut y éliminer toute intelligence intelligente pour plaire aux commanditaires, n'est-ce pas ? Et ben oui, Camus avait bien raison : « J'ai toujours pensé qu'il y avait deux sortes d'intelligence, l'intelligence intelligente et l'intelligence bête. » Allez donc au Festi pour y écouter cette dernière en profusion ! Puisqu'on y est, citons encore Camus : « La liberté de l'art ne vaut pas cher quand elle n'a d'autre sens que d'assurer le confort de l'artiste. » Et Guy Marchamps que dis-tu là-dessus ? Toi, qui avait tellement peur de me dire quoi que ce soit sur ton maître-chien Bellemare. Tu as même refusé de me montrer cette lettre d'interdiction aux poètes de lire ailleurs qu'au Festi sous menace de perdre leurs chers cachets. Ah, que tu fais pitre poète, toi ! Oui, t'es loin d'être seul. C'est ça Trois-Rivières !
Marchamps et les autres du clan cliquaire trifluvien devraient lire, pour mieux se connaître, non seulement Camus mais aussi la notice littéraire (Classiques Larousse) de Chatterton.
On se plaint aujourd'hui de l'abus des concours et prix littéraires qui n'avantagent pas toujours les plus méritants et dont les lauriers sont le bénéfice des relations et de l'intrigue au moins autant que la récompense du vrai talent.
Qu'adviendrait-il si, avec tous les aléas de la politique, la distribution de cette manne officielle était confiée a quelque ministère des loisirs, voire au chef de cabinet d'un ministère d'Education nationale ? Ce serait un nouvel empiétement de « la République des camarades » avec ses abus si souvent dénoncés. L'Etat-Providence peut être considéré comme parfaitement incompétent pour deviner, prospecter et subventionner les vocations littéraires et artistiques. L'exemple au XVIIe siècle du médiocre et plat Chapelain, distributeur des grâces et des pensions royales, sorte de sous-secrétaire d'Etat des beaux-arts in partibus ne prouve-t-il pas suffisamment le danger et l'injustice qu'il peut y avoir a confier a quelque Directeur des lettres la charge de juger les écrivains, de reconnaître les talents et de repartir les récompenses et les faveurs « du Prince » ?
—Alfred de Vigny
Mais vous, poètes vendus, vous avez votre « Prince » en M. Gaston Bellemare, qui n'écrit même pas de la poésie, mais selon lui-même « n'écrit qu'une seule chose, et c'est des demandes de subventions ! »
Le danger est trop grand en voulant favoriser le talent, de fomenter ou d'exciter du même coup la médiocrité ou la sottise. Prenez garde qu'elles ne s'élèvent par essaims, et que la nuée des moucherons et des frelons n'évince et n'étouffe encore une fois les abeilles. Et puis, pour parer au mal, il faudrait, a la tête de cet ordre de la société et dans les premiers rangs du pouvoir, je ne sais quel personnage de tact, de goût a la fois et de bonté, qui choisit, qui devinât, qui sût, qui fût comme s'il était du métier et qui ne fût pas, qui aimât les belles choses pour elles-mêmes, qui discernât les talents, qui les protégeât sans leur rien demander en retour, ni flatterie, ni éloge, ni dépendance… un Mécène comme il ne s'en est jamais vu…
—Saint-Beuve
De toute manière, cela fait cinq ans depuis mon assistance officielle au Festival que je tente en vain de faire publier l'essai critique qui constitue cette page Web au Québec. Ni Le Devoir, ni Le Nouvelliste, ni Le Couac, ni Le Mouton Noir, ni tout autre journal ou revue littéraire québécois veut bien le publier. Au Québec, tout le monde se connaît. Et cet état cliquaire des choses doit forcément nuire à la littérature québécoise bien que profitant à tous ceux qui en tirent profit.
Le Festival de Trois-Rivières encourage la dissémination de vers, castrés au point où les chefs politiques et les chefs d'entreprise régionaux voudraient bien y participer. Il souligne malgré lui ce qui ne va pas chez le poète d'aujourd'hui, en regroupant un certain type de poète particulièrement méprisable car, au fond, particulièrement indifférent à la liberté d'expression. Ce type de poète s'intéresse à l'autopromotion plus que tout autre chose et se contente donc de se réunir et de vivre en groupe cliquaire, autour d'un noyau de poètes safe invités chaque année au Festival qui font des courbettes et qui prospèrent grâce aux subsides gouvernementaux et du réseau d' « amis », se regroupent d'autres poètes faiseurs de courbettes et flagorneurs de service qui savent très bien se comporter en tant qu'obéissants fonctionnaires littéraires. En bref, ces poètes sont du même genre de poètes invités à la Maison Blanche chaque année. (Oui, on a été tellement surpris par l'inhabituelle proteste des poètes invités, bien qu'elle soit sans risque personnel et constitue un coup de publicité.
Ce qui m’a étonne le plus, c’est de constater qu’il y a beaucoup plus de vent que d’arbres dans les poèmes québécois.
—Melanie Piecha, stagiaire aux Ecrits des Forges
Tous les poètes invités au Festival se qualifient par la volonté de se plier aux vœux des organisateurs, en principe membres de l'oligarchie locale qui leur payent les frais de l’hôtel et un cachet de $800 en échange de leur garantie de se la fermer. Si par hasard, un rare poète invité ose critiquer ouvertement le Festival, ainsi que ses poètes vedettes, les autres poètes invités ne feront rien du tout pour faire pression sur les organisateurs que le droit de la liberté d'expression de ce poète rare soit respecté et que ce poète ne soit pas mis sur la liste noire de poètes aptes à critiquer les pouvoirs ouvertement. En fait et logiquement, les habituels poètes invités seront bien contents que le poète rare ne soit plus jamais invité au Festival car lui par son action leur diminue inévitablement par leur inaction. C'est ainsi qu'un Yves Boisvert ou un Guy Marchamps ou une Claudine Bertrand ou une Denise Brassard ne diraient jamais, jamais rien. Eux sont devenus de petits ambassadeurs des petits pouvoirs régionaux. Quelle honte pour le métier de poète !
La poésie se vend très bien au Québec.
—Gaston Bellemare, dir. Écrits des Forges
Enfin, les poètes de nos jours, surtout les connus, les lauréatisés et les omnipubliés, se trouvent beaucoup trop à l'aise dans leurs cliques douces et molles. Beaucoup trop d'entre eux se trouvent archi-contents dans leur rôle de salonards qui plaisent au public bon chic bon genre archi-bourgeois. Ils ne sont pas en marge comme il faut pour voir clair et vrai. Ils n'osent pas risquer quoi que ce soit, surtout pas de froisser les sans-vertus cravatés qui leur paient subventions, invitations, prix, et portes ouvertes aux revues, festivals et salons d'amuse-bouquins. Les poètes de nos jours, pour la plupart, ne sont que des petits vendus de service. Comment peut-on les admirer ? Comment les convertir en combattants ?
Qu'ils commencent à écrire des textes tel « Article 4 ». Ce poème a été écrit exprès pour le Festival de Trois-Rivières et a été lu devant Bellemare et cie. Cette lecture m'a coûté cher mais m'a laissé tout de même fier. On ne m'invitera plus jamais au Festival. C'est certain ! On ne m'accordera plus de cachets de $800, ni deux semaines gratis à l'hôtel des Gouverneurs ! De plus, les portes sont fermées par quasiment toutes les revues littéraires et maisons d'éditions au Québec. Qui, après tout, publierait ce poème ou cet essai ? Evidemment, ce ne sera pas les diverses revues archi-fermées à la critique pure, dure et sans fioriture, soit la quasi-totalité des revues littéraires publiées au Québec. En fait, pourquoi ces revues, celles du PPLA (Parti de la poésie lue et approuvée) comme Exit, Art le Sabord, Lèvres urbaines, Soirs rouges, Estuaire, L'Arcade, Liberté, L'Inconvénient, Lettres québécoises, et Nuit Blanche, refusent-elles les quelques voix qui osent dénoncer la fraude qui grouille au sein de la littérature de l'établissement ? Pourquoi les poètes connus, lus et approuvés ou n'importe quel autre des 150 invités habituels bouches cousues au Festival, s'en foutent-ils que les voix les plus critiques et ferventes soient automatiquement et systématiquement censurées ? Est-ce la jalousie pure et simple ? Est-ce la vérité proférée par ces dernières qui les expose inéluctablement comme vendus ? Les scélérats ne trouvent-ils pas toujours de très belles cachettes sous les bannières officielles comme celle de l'indépendantisme, par exemple ? N'est-il pas plus qu'évident que les poètes du circuit de la « réussite » du petit vedettariat sont plutôt contents qu'on n'invite pas les quelques voix qui osent critiquer la Machine qui leur paie ?
Que les poètes s'arrachent de leur impuissance subventionnée et de leur rôle d'amuseurs publics ! Qu'ils risquent donc de perdre leurs cachets ou quoi que ce soit en disséminant de nouveaux poèmes écrits sur lames d'épées ! Qu'ils trouvent donc un nouveau rôle de courage et de vérité en tant que caustiques critiques de notre monde—y compris et surtout celui de l'immédiat—qui est en voie de pourriture totale !
La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un coeur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
—Camus
Voici un texte très "médiocre," bien sûr, écrit pour le Festival. C'est dommage que je n'aie pas pu le lire devant les larbins et chefs-larbins. Imaginez leurs gueules renfrognées. Alors, quelle revue littéraire québécoise aimerait bien le publier ? Ah, ben oui, à la case départ !
Considère-le donc platte et sans aucun intérêt
Considère-le du déjà-vu, du déjà-traité
Considère le style d’écriture surtout fautif et douteux
Bienvenu au cirque...
Approchez-vous, Messieurs, Mesdames,
Vous êtes tous les bienvenus
A notre Carnaval de Trois-Rivières
Or, fermez bien la gueule
Ou du moins portez la muselière
Car ici gèrent les gérants littéraires !
Approchez-vous, Messieurs, Mesdames,
Vous êtes tout de même venus
A notre capitale mondiale internationale
Pour témoigner de la grosse braderie
De notre insignifiante régionale poésie !
Approchez-vous, Messieurs, Mesdames,
Nos vendus poèticailleurs mous
Vous accueilliront sourire doux,
De farces à gages jasantes eux
Vous amuseront à vous rendre aussi piteux,
Eux les subventionnés serviteux !
Approchez-vous, Messieurs, Mesdames,
Notre kermesse ne se déroule qu'une fois par an
Or, soyez bien rassurés qu'ici vous allez
Définitivement vous Prozaquer !
Approchez-vous, Messieurs, Mesdames,
Venez goûter nos chers vers dithyrambiques
Et nous aider à jouir des retombées économiques !
Approchez-vous, Messieurs, Mesdames,
Soyez timides et surtout béni-oui-oui
Pour ne pas nous mettre au défi !
Approchez-vous, Messieurs, Mesdames !
Approchez-vous...
Considère son auteur trop coléreux et négatif
Considère-le tout simplement insuffisamment pompon
Considère-le comme Jacques Ferron...
La poésie n’existe plus ! Les mots sont ébréchés comme une vieille lame qu’on n’ose plus sortir du fourreau.
—Pierre Perrault