Denise Brassard m'a félicité lors de ma présentation à la radio de l'UQATR pour le Festival International de la Poésie de Trois-Rivières, 2001. Je l'ai contactée plus tard pour tenter de me faire publier. A ma surprise, elle m'a répondu qu'elle était "choquée" par mes textes critiques. Au lieu de répondre au message contenu dans ces textes, elle s'est décidée, comme tant d'autres littérateurs choqués et sans originalité aucune, à assassiner le messager. Sa réponse ci-dessous a été scannée. Il n'y a pas donc les accents qui paraissaient dans le document original.
Le 27 mars 2002
Denise Brassard, Directrice
EXIT, revue de poésie
CP 48772
Outremont, Québec H2V 4V1
Tous les grands poètes deviennent naturellement, fatalement, critiques.
—Charles Baudelaire
Elle [la poésie] était arme parce que c'était le refus de cet état superficiel et le refus du monde du mensonge... C'était la plongée en moi-même et une façon de faire éclater l'oppression dont nous étions victimes.
—Aimé Césaire
Accuser. Dénoncer. Provoquer. Déranger.
—Journée mondiale du théâtre
Denise,
On s’est rencontré à une lecture à la radio (univ. du Québec à Trois-Rivières) octobre dernier Tu semblais bien aimer les textes que j’y ai lus (très critiques du Festival et de la Machine littéraire). O tu te le rappelles, j’en suis sur. En fait, j’ai une photo de toi en pleine rigolade. Mais en fin de compte, je pense que soit tu es carrément lâche soit que tu n’aimais pas du tout mes textes, donc hypocrite. Je t’en ai envoyé novembre dernier… et pas un mot (pareil avec ta copine à l’Arcade),…. le silence total. C’est ça être poète ? Tu as peur de publier des textes qui critiquent la connerie, l’hypocrisie, et les mensonges du monde poète, de ton monde? Ton silence, apparemment c’est assez typique chez les poètes connus, gueules fermées de chez toi (et ben oui de chez moi aussi). Il y avait Tony Tremblay qui m’a félicité puis le silence. Il y avait Yves Boisvert, puis le silence. Il y avait Claudine Bertrand, puis le silence. En fin de compte, vous tous me dégoûtez non seulement comme poètes mais comme êtres humains. Vous formez une petite clique incestueuse et moutonnière. Oh, ben oui, vous publiez des poètes étrangers mais des poètes autruches qui n’osent pas regarder ce qui les entourent comme vous d’ailleurs. Eh ben, aurais-tu quand même le culot de lire cette lettre critique ? Je joins quelques poèmes et même BDs pour te montrer ce que moi, qui n’a pas peur d’offusquer tes chefs mandarins, pense de la poésie et de vous tous de la clique. Vous êtes comme des écoliers, vous écrivez de la poésie écolière. C’est ben pour cela que l’Etat vous aime tellement et veut bien vous accordé subvention après subvention après subvention. Penses-y si tu es capable...
G. Tod Slone, Ed.
The American Dissident
P.S.: Publie les poèmes! Ou reste petit suisse peureux.
The higher one flies, the smaller one seems to those who cannot fly.
—Nietzsche
En poésie, il faut oser être simple, modeste, familier. Je ne suis pas un poète de laboratoire. Je suis dans la ruelle derrière. Je fais une poésie de piétons.
—Gérald Godin
Les critiques d’ici sont parfois d’une complaisance totale.
—Claude Jasmin, Journées nettes
Montreal, le 12 juillet 2002
Monsieur G. Tod Slone 1837, Main Street Concord, MA 01742
Objet: Exit # 29 (automne 2002)
Cher Tod,
J'ai le regret de t'informer que les poemes que tu as soumis a Exit n'ont pas ete retenus par le comite de redaction.
D'abord un mot sur la lettre qui accompagnait les textes et que je trouve choquante. Tu ne me laisses pas le choix de lire tes textes librement: ou bien je suis «ouverte a la critique» et je les publie tels quels, ou bien je ne les publie pas et alors je rejoins la «clique moutonniere plumitif» (sic.), faisant du coup la preuve que ton jugement a 1'emporte-piece sur le milieu poetique quebecois est juste. Je trouve cela de mauvaise foi, et a plus forte raison de la part de quelqu'un qui accuse a hauts cris tout le monde litteraire d'etre opportuniste et denue de toute forme d'ethique.
Cela dit, j'ai quand meme soumis tes textes aux membres du comite de redaction (dont, en passant, Tony Tremblay ne fait plus partie depuis pres de deux ans). S'ils ont ete refuses, ce n'est pas en raison de leur contenu ideologique, ni a cause de leur charge critique, mais bien en raison de leur qualite litteraire. Certes, on peut faire des poemes avec de la colere et la rage peut etre une source d'inspiration; mais ca ne suffit pas a faire un poeme. Or malheureusement, tes textes ne depassent pas le niveau d'une reaction qui s'exprime le plus souvent dans un francais assez laborieux et parfois franchement incorrect.
Au cas ou tu douterais des motifs que j'invoque, je te suggere d'aller lire le numero 29 (qui sortira fin septembre). Nous y publierons un extrait d'un journal poetique de Bertrand Laverdure (Rires), qui est tout aussi decoiffant et decapant que pretendent 1'etre tes textes, et tres critique envers la poesie et le milieu qui la nourrit et la frequente. A la difference que 1'auteur y fait egalement preuve d'auto critique, et, chose essentielle, que la qualite litteraire des textes et la lucidite qu'ils mettent en oeuvre sont a la hauteur de la critique qu'ils formulent. Voila, cher Tod, qui eclaire, j'espere, les raisons de notre refus.
Merci de l'interet que tu manifestes a la revue et meilleures salutations.
Denise Brassard
C.P. 48772,1495, Van Home, Outremont (Quebec) H2V 4V1
revue de poesie tel.: (514) 721-5389 c.e.: redaction@exit-poesie.com
Le 19 juillet 2002
Denise Brassard, Directrice
EXIT, revue de poésie
1495, Van Horne
CP 48772
Outremont, Québec H2V 4V1
Denise,
J’espère bien que la petite Dirlo aura le culot de lire cette lettre en entier d’un Amerlo et d’y répondre, mais j’en doute fortement. De toute manière, je ne m’attendais à rien évidemment de toi en tant que directrice d’un organe Bellemare. Mais je me suis dit, il faut essayer quand-même. En fin de comptes, tu n’es qu’une petite poète hypocrite comme tant d’autres... archisubventionnés par l’état hypocrite comme tant d’autres états hypocrites y compris et surtout celui des USA. Tu n’as même pas le culot d’avouer que Bellemare refuse carrément toute critique de son Festi. Regarde son site Internet. Examine-le, merde ! Il n’y a sûrement aucune mention de ma présence (je lui ai écrit pas mal de lettres !) et aucune mention de quoi que ce soit de négatif. C’est comme dans l’URSS sous Staline chez vous autres! Rappelle-toi bien que Staline effaçait les persona non grata figurant dans les photos comme si elles n’ont jamais existées. Ben oui, comme petit rouage de cette machine stalinienne tu vas dire, oh qu’est-ce qu’il exagère, celui-la.
Tu n’as même pas le culot de voir clair que Le Nouvelliste refuse de publier de la critique et que Exit c’est pas une revue de poésie libre mais plutôt une revue vendue aux pouvoirs. Tu me dégoûte comme poète. Ta poésie ne vaut rien du tout. C’est tellement sans personnalité aucune... banale a faire carrément chier. Oui, j’ai lu un de tes recueils.
Encore une qui me félicite au Festi, puis change tout à fait d’avis une fois qu’elle découvre que moi chuis persona non grata dans la haute société poésie trifluvienne. Que c’est dégoûtant tout ça… mais c’est ben la vie, n’est-ce pas ? Même ton Boisvert c’est un lâche. Il critique les USA car tellement loin et sans aucun risque de sa part (BANG !), alors qu’il n’a pas le culot de critiquer M. et Mme Staline Bellemare/Baribeau. Heureusement, j’ai pu rencontrer d’autres poètes a Montréal qui ne sont pas de ta clique et qui n’ont rien de bon a dire sur elle. Mais comment tu oses penser que la clique de T-R et du Festi représente la poésie du Québec entier ? Ben oui, toi tu écris : « faisant preuve que ton jugement a l’emporte-pièce sur le milieu poétique québécois est juste. » C’est un jugement sur ta clique et rien d’autre. Mais qui sélectionne les poètes pour le Festi ? Pour cela, il n’y a rien de démocratique. Et qui sélectionne les lauréats ? Encore il n’y a rien de démocratique. Et toi (et Boisvert, Marchamps, Bonenfant et Pozier), en tant qu’amie d’autocrate, tu t’en fous carrément, n’est-ce pas ?
Oh, si tu pourrais seulement voir un peu ! Mais non, toi tu préfères les subsides et les faveurs spéciales a la vérité. T’es un cas archicommun comme poète dans ce sens-la. Mais comment tu es arrivée à un tel point d’esprit ? Sans doute c’est la faute de l’instruction dispensée dans les cégeps et facs. Tu sais, il y en a qui n’arrivent jamais a se débarrasser de ce genre d’instruction endoctrinaire. Ce sera ton cas ?
Pourquoi a Trois-Rivières cette haine viscérale de celui ou ceux qui osent vous critiquer ? Bon Dieu de marde, quand on me critique, j’examine la critique, je réponds a la critique, parfois j’apprends et parfois je crée a partir d’elle… et si j’ai tort, je l’avoue tout de suite et sans honte. Malheureusement, je n’apprends rien du tout par ta critique. Mais elle me donne quand-même un brin d’inspiration ! Voir les BDs ci-jointes.
Dans ta lettre je ne vois que des mots hypocrites. Quelle remarque de conne de la haute : « un mot sur la lettre qui accompagnait tes textes et que je trouve choquante. » Et Rimbaud, il te choque aussi ? Oh, ben non, lui quand-même est accepté maintenant par la haute, n’est-ce pas ? Puis encore une remarque de bête en petite position de pouvoir littéraire : « Tu ne me laisses pas le choix de lire tes textes librement. » Et depuis quand tu lis les textes de ceux qui vous critiquent « librement » ? Le problème avec ton EXIT c’est que c’est rempli de poèmes qui ne prennent aucun risque, des poèmes mous comme la plupart lus au Festi… comme tes poèmes tout a fait désengagés que j’ai entendus a la radio cette fois-la. Tout ce que je me rappelle dans ta lecture, c’est quelque chose de tellement banal… « le sexe de mon chum ». Quelle connerie ! Le sexe, c’est un sujet de grande diversion chez les poètes qui pensent qu’ils osent quand ils n’osent jamais. A propos, je t’ai mentionnée dans mon essai publié ce mois-ci dans Le Québécois, journal indépendantiste. Tu trouveras un exemplaire a La Tribune a Québec Place D’Youville ou le texte intégral avec mon journal du Festi sur mon site web : www.geocities.com/enmarge. Vas-y, examine-le ! Peut-être tu apprendras quelque, chose bien que non approuvé par les littéraires trifluviens. Mon essai c’est un bon j’accuse contre les poètes indépendantistes genre bouche cousue quand il s’agit de Festis fédéralistes comme celui de T-R. Si t’as un petit bout de culot, publie cette lettre-ci dans ton cher EXIT. Mais ça tu ne le feras jamais. Dans mon bisannuel THE AMERICAN DISSIDENT, je publie dans chaque numéro la critique la plus virulente contre moi et la revue. Ton Pierre Perrault a remarqué comme tu le sais bien sans doute : « La poésie n’existe plus ! Les mots sont ébréchés comme une vieille lame qu’on n’ose plus sortir du fourreau. » Mais c’est toi et ta bande qui sont du moins partiellement responsables pour cet état des choses. Ca tu ne l’avoueras jamais mais c’est plus que vrai !
Oui, on ne m’invitera plus jamais a ton Festi… et c’est triste… pour vous autres. Mais quels hypocrites, dire que vous êtes tout à fait ouverts à la critique, puis en réalité vous n’êtes que des fascistes habillés en poètes. Quelle tristesse ! Et encore un argument d’imbécile pas très original ! Tu écris à l’égard de mes poèmes que ce ne sont pas de poèmes ! « S’ils ont été refusés, ce n’est pas en raison de leur contenu idéologique, ni a cause de leur charge critique, mais bien en raison de leur qualité littéraire. … La colère et la rage peuvent servir de source d’inspiration mais ça suffit pas a faire des poèmes. » Montre-moi un seul poème que t’as publié dans ton EXIT contenant une critique pareille. C’est pas moi qui suis en colère, ma chère, c’est toi. Regarde-toi dans la glace après lecture de cette lettre. Tu vois, toute critique vis-avis de ta clique, c’est colère, rage, pas littéraire, ou pas pantout poème. Tu comprends ? Tu penses me blesser vis à vis de mon niveau français. Mais ça ne marche pas. Cherche LE QUEBECOIS a Québec ! Eux n’ont pas trouvé de problèmes vis a vis de mon français. Mais vous autres, bien sur ! J’aime le québécois comme dialecte, tu sais. Je me sers de vos mots et toi, tu as probablement honte de la langue de tes propres ancêtres. Quelle tristesse ! J’aimerais lire ce texte que tu vas publier au mois de septembre de Laverdure. Si ce que tu dis est vrai, bravo ! Ce sera le premier texte comme ça a paraître dans EXIT depuis quasiment un an sinon nettement plus. J’aimerais bien voir s’il critique Bellemare et toi d’ailleurs. Mais je doute qu’il va le faire. Prouve-moi le contraire et moi je dirai tout de suite que t’as raison et REBRAVO ! Encore c’est pas moi qui suis en colère, mais plutôt toi. Mon écriture porte un élément d’émotion forte et risque d’offenser les mandarins. Ton argument c’est l’argument typique de ceux qui occupent petit poste littéraire. Je l’ai entendu ici même maintes fois aux USA. Rien d’original. Manque de lucidité, trop de colère, etc. C’est toujours pareil quand on critique la Machine… toujours pareil ! Enfin, montre-moi s’il te plait toutes les fautes criardes de français qui la rendentt complètement inintelligibles comme tu vas sûrement impliquer. Aide-moi s’il te plait !
Au plaisir,
G. Tod Slone, Ed.
The American Dissident
PS: Tu sais, j’ai une photo de toi tout souriant pendant que je lisais mon texte. Ma blonde se rappelle aussi très bien de tes félicitations. Tu vois comme t’es hypocrite !T’es loin d’un Gérald Godin. Toi, tu n’es qu’un « poète de laboratoire. » En fait, Miron, il était de Trois-Rivières peut-être ? « La noirceur d'ici, qui cache le soleil même. »
PPS : Veux-tu que je te refile de nouveaux textes lus et corrigés d’une copine française ?
Subj: Attention Denise Brassard, Directrice
Date: 7/18/02
From: Enmarge
To: redaction@exit-poesie.com
Denise:
A cause des accents, j'attache en Word 2000 ma reponse de deux pages a ta charmante lettre. J'espere que tu auras le culot de la lire. Mais je n'y compterai pas pantout. A propos, ce message est-il suffisament lucide pour toi?
Au plaisir,
G. Tod Slone, Ed.
The American Dissident
www.geocities.com/enmarge (Voir ce site! je t'y mentionne dans un essai j'accuse.)
Subj: Salut des States...
Date: 11/4/04
From: Enmarge
To: redaction@exit-poesie.com
Salut Denise Brassard, Directrice EXIT,
Sur mon site Web (sous la rubrique Quebec en francais, colonne de gauche) tu trouveras notre breve correspondance d'antan. Tu pourrais peut-etre signaler a tes chers lecteurs dans un prochain numero d'EXIT que sur ce site, il y a toute une page devouee au REFUS (quasiment) GLOBAL du principe democratique de la liberte d'expression par les litterateurs carrieristes quebecois, dont toi tu en fais glorieusement partie. Oui, le régime duplessiste vit… surtout chez toi a Trois-Rivieres. Vive Duplessis et ses larbins littéraires ! Vive le Quebec portes fermees et cliquaire !
Au plaisir,
G. Tod Slone, Ed. (enmarge@aol.com)
The American Dissident (www.geocities.com/enmarge)
A Literary Journal in the Samizdat Tradition of Engaged Writing
Providing a forum for Examining the Dark Side
of the Academic/Literary Industrial Complex et al
"Truth, Wisdom, and Protest in Poetry and Writing in the Spirit of Revolutionary Patriots"
1837 Main St.
Concord, MA 01742