The American Dissident: Literature, Democracy & Dissidence


Manifeste pour une littérature engagée qui risque

et pour l’écrivain/artiste qui ose être parrhesiaste

Si seulement les poètes et autres écrivains osaient dire leurs quatre vérités non seulement aux grands pouvoirs mais également aux pouvoirs locaux, littéraires et autres.  Imaginez, par exemple, si un grand nombre d’entre eux voulaient bien parler franchement de la corruption intellectuelle qui sévit inévitablement dans leurs propres milieux. Cela pourrait effectuer des changements positifs à l’ encontre du statu quo perpétué par les organisateurs de festivals, leurs commanditaires, les éditeurs, les journalistes (guidounes des médias, pour en citer Falardeau), et autres personnalités vendues à Dieu Piasse. 
Regrettablement, la plupart des poètes et autres écrivains n’osent jamais décrier la fraude intellectuelle dans leurs propres milieux car cela implique un risque personnel comme la perte de job, cachets, invitations, subventions, et/ou publications.  Ils n’osent jamais dénoncer le cégep ou la fac qui les paient, ni les pouvoirs littéraires qui les invitent.  Or, pour qu’elle change, la société a besoin de poètes et autres écrivains injectés du courage nécessaire afin qu’ils osent lutter contre la corruption intrinsèque y compris celle qui existe dans les divers systèmes de lauréats, prix et autres gimmicks servant de muselière.  Qu’ils soient connus par le grand public comme des gens vraiment distinctes qui osent parler la rude truth dans les mots d’Emerson et non pas comme de simples amuseurs publics safe qui accaparent les microphones et émissions de télévision et de radio. 
Malheureusement, la grande majorité de poètes et autres écrivains ne sont que des scribouilleurs produisant des masses de textes sans pertinence aucune.  Ils sont devenus excessivement grégaires, à l’aise, incestueux, autofélicitant, et tout à fait incapables de se tenir seul, en marge et contre le troupeau endoctriné quand il le faut. 
Que les poètes et autres écrivains apprennent à mordre les multiples mains qui les nourrissent !  Qu’ils apprennent à critiquer et à sentir l’énergie produite par le conflit intérieur qui existe entre la peur qui prévient de fermer la gueule et le courage qui exige qu’on l’ouvre ! Qu’ils apprennent à transmettre cette énergie dans le but de créer des poèmes et autres textes qui, par leur vérité crue, risquent l’ostracisme et la perte de cachets, invitations, contrats de publication, et prix ! 
En gros, critiquer les guerres distantes est nécessaire, alors que protester contre la corruption qui existe au sein de son institution d’emploi ou voisinage immédiat est également nécessaire bien que plus difficile car exigeant beaucoup plus de volonté. Critiquer la transparente malfaisance de l’extrême droite est plus facile et peut-être même moins utile que condamner les impropriétés criardes de la gauche, spécialement quand on est de gauche. Pour Orwell, les fins ne justifient jamais les moyens et les démocrates ne font que dénigrer la démocratie quand la loyauté à un parti a priorité sur la moralité personnelle et l’intégrité intellectuelle. 
Enfin, au nom de la liberté de parole et d’expression, toute manifestation littéraire ou autre devrait insister que l’expression d’avis dissidents y soit assurée et encouragée.  Pour de plus amples renseignements ou de commentaires, svp contactez-moi. 

G. Tod Slone, rédac’chef
The American Dissident*
1837 Main St.
Concord, MA 01742-3811 (Etats-Unis)

 

*Revue littéraire dans la tradition samizdat de l’écriture engagée publiant en anglais, français et espagnol.  Elle est subversive et sert de forum pour la mise au défi de professeurs, poètes, écrivains, rédac’chefs, éditeurs, organisateurs, et autres qui se sont vendus à la MACHINE. Elle lutte, satirise et expose : la logique et la raison c. l’argent et le vedettariat ! 

Signataires:  G. Tod Slone, François Villon, Léo Ferré, Henry David Thoreau, Ralph Waldo Emerson, Wole Soyinka, Louis-Ferdinand Céline, Nicanor Parra, Raymond Lévesque et Aleksandr Solzhenitsyn.

Pour les commentaires des signataires, voir ci-dessous. 
Estoit-il lors temps de moy taire? (Villon)

J’suis ni untel ni machin chouette
Je ne suis que la mauvais’ tête
Qui met des vers où c’qui faut pas (Léo Ferré)

Let your life be a counter friction to stop the machine. (Thoreau)

Whoso would be a man, must be a nonconformist.. (Emerson)

Criticism, like charity, starts at home. (Wole Soyinka)

Ce qu’il y a de bien chez Rabelais, c’est qu’il mettait sa peau sur la table, il risquait. (Louis-Ferdinand Céline) 

La / poesía / morirá / si no / se la / ofende / hay / que/ poseerla/ y humillarla en público. (Nicanor Parra)

Nous subissons, un point c’est tout!  Et pas le choix.  Nous ne savons même pas ce qui se passe, ce qu’ils font.  Il faudrait se révolter, c’est tout.  Mais c’est du rêve.  Même pas de l’espoir... du rêve.  Eux… se révolter!  Ils sont trop bien conditionnés à l’obéissance et à la lâcheté.  Dressés à la peur qu’ils ont été.  Alors ils plient en silence.  (Raymond Lévesque)