The American Dissident: Literature, Democracy & Dissidence


Le Nouvelliste

 

Le Nouvelliste,
« Fier partenaire des arts et de la culture »
se vante-il dans une pub papier de luxe
dans l’une de ces revues littéraires
imprimées sur feuilles multicolores archi-chères,
couverture glacée tous frais payés
par les subsides qui décident
les limites de la liberté d’expression,
par les commanditaires qui commandent
bouche cousue bon comportement.

 

Le Nouvelliste,
l’un de ces petits journaux béni-oui-oui
à la poigne des marchands du statut quo,
vendeurs de muselières dissimulées
comme nouveau look
pour faire moderne et surtout ouvert
mais quand confrontées à la chose contestataire
se montrent tout à fait réactionnaires ;
fier partenaire, ben oui, oui
mais surtout pas des arts ni de la culture !

 

Le Nouvelliste,

l’un de ces organes joués par caméléons de service ;

oui, j’y étais une fois
dans ses bureaux rutilant tel Cadillac seconde main
à vendre
devant journaliste revêtu de cuir noir modiste
et boucle d’oreille populiste
vendu avec mille excuses de ne pas couvrir
ce qui peut perturber la bonne société qui le paient
pour enterrer les optiques non approuvées.

 

Le Nouvelliste,

l’une de ces mains droites médiacratiques
au service de la globalisation corporatiste—
n’importe le revêtement indépendantiste—
l’art lui sera toujours pour l’art, soit pour la diversion,
jamais pour l'inculpation de tout ce qui pue l’hypocrisie !